José Giovanni > Réalisateur Scénariste Dialoguiste > Mon père |
Extrait de Mes grandes gueules, José Giovanni, 2002
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Soudain, Bertrand me demande pourquoi je ne porte pas à l'écran le combat de mon Père pour me sauver la vie. Je n'avais pas écrit notre saga familiale sur près d'un siècle pour en faire un film. Une chaîne de télé murmura un instant l'idée de quatre épisodes. Mais Bertrand a une certitude : n'utiliser que la fin du livre. Mon Père, pendant des années, dans le bistrot face à la prison de la Santé, avant ma condamnation. Mon Père et ses onze années de parloir. Mon Père arrachant le pardon des parties civiles. Mon Père m'écrivant quelques mots chaque jour. Et, entre nous, le silence incompréhensible. Un silence qui vient de trop loin, lourd de notre passion informulée. Et ma sortie. Et ma réussite jusqu'au film de Jacques Becker tiré de mon bouquin. «Il y a là un sujet très original, intimiste, d'un devis peu élevé », conclut Tavemier. Adapter un livre dont on n'utilise qu'un cinquième pose un problème de compréhension sur le passé des personnages. Bertrand Tavernier me propose son aide. Je lui envoie les feuillets. Il y aura obligatoirement des flash-back. Son il extérieur m'alertera sur ce qui lui apparaîtra obscur ou mal placé. Nous choisissons de commencer par mon arrivée dans le couloir de la mort. Mon voyage dans le cinéma après des détours entre Veracruz, les montagnes Rocheuses, Porto Rico et le Grand Nord me ramène à mes différences. À mes chaînes. Mon droguet de bure. Presque à Jean Valjean. |
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