José Giovanni > Réalisateur Scénariste Dialoguiste > Une robe noire pour un tueur |
Extrait de Mes grandes gueules, José Giovanni, 2002
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Le cinéma m'arrache à mes grands espaces. J'attendrai la sortie du Musher en librairie pour m'y replonger. Avec Une robe noire, je dresserai une nouvelle guillotine. Il est sans doute normal que mon passé me pousse à recréer cette vision. Cette salope n' accepte pas que je la quitte des yeux. Elle m'attendait et j'avais préféré m'abstenir. Comme l'a déclaré Woody Allen, « quand la mort frappera à ma porte, j'aimerais mieux ne pas être là ». Claude Brasseur, Bruno Crémer et Jacques Perrin rejoignent Annie Girardot dans la distribution. li y a de la place pour des plus jeunes. Richard Anconina, Arielle Dombasle que j'ai connue petite fille à Mexico chez ses parents. Bruno Crémer joue un chirurgien reconverti dans la réadaptation de drogués plus ou moins délinquants, dans une ferme isolée. Cela me donne l'occasion de rendre service à monsieur Fournil. Ce brigadier de la pénitentiaire en retraite, touché par la fidélité de mon Père, enlevait les chaînes de mes chevilles pour lui en épargner les cliquetis lorsque je le rejoignais au parloir. Fournil, alias Grinval dans le film de Jacques Becker Le Trou, surveillait à ce moment deux immeubles dans un quartier difficile de Poissy. «Tu me prends quelques jeunes en figuration ou pour des petits rôles dans un de tes films et je leur dirai : "Si vous vous tenez peinards, je vous ferai engager dans un film". » Quelle joie et quel retour du destin de l'aider à ce niveau ! Sur le tournage, j'éveille ces jeunes à la chance qu'ils ont d'avoir Fournil pour leur parler de la vie. |
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