José Giovanni > Romancier > Les chemins fauves |
Extrait de Mes grandes gueules, José Giovanni, 2002
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Chez Laffont, je propose deux livres à Antoîne Audouard. Un sur ma nostalgie de la chanson des holsters, les grandes pointures du gangstérisme, et un autre sur un déraciné des Balkans plongé dans une juste vengeance de départ : il y a des événements qui changent les meurtriers en juges. Antoine et Fixot préfèrent ma résonance sur les fauves. Le roman s'intitulera Les Chemins fauves. Des jumeaux, frère et sur, d'une beauté à vendre son âme au diable. Ils choisissent un couple. Le frère s'occupe de l'épouse et la sur du mari. Leur passage ressemblera à un champ de blé après une invasion de sauterelles. Mais les jumeaux marchent sur un sol où les mines succèdent aux sables mouvants, si ce n'est à une fosse aux serpents. La sur jumelle est le personnage principal. Une aventurière dont l'élégante canne d'argent est une arme : le makila, fabriqué à la main par le dernier spécialiste basque, Anciart Bergara. Il sera sur la couverture du livre. Je le garderai. Nelson Mandela possède le même. Sa devise, «Je suis libre», y est gravée. Sur la mienne, on peut lire : «Faire face». |
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